Autrefois, l’homme tentait d’entrevoir l’avenir de la manière la plus étrange. Découvrez l’ancien phénomène suédois de la marche annuelle à travers un type différent d’aventure à la première personne qui estompe la frontière entre deux et trois dimensions, ainsi qu’entre la réalité et le surnaturel.

Ce jeu est un mélange unique de folklore scandinave, de graphismes atmosphériques et d’énigmes captivantes. Il emprunte ses thématiques au folklore suédois, notamment à la tradition du « Årsgång » (Year Walk en anglais), un rituel divinatoire pratiqué autrefois en Suède.

Descendre à travers Year Walk, c’est comme avoir un glaçon glissé dans le dos de sa chemise, puis être poussé dans l’océan Arctique. C’est glaçant et déstabilisant d’une manière qui perturbe l’esprit, transcendant sa propre existence en quelque chose qui semble tangible ; trop proche pour être confortable et si bien conçu que cela vous fait douter de vos propres instincts.

Assis devant l’écran affichant « The End », je pouvais encore sentir mon pouls très rapide, alors que j’essayais d’effacer ce sentiment d’être sur le qui-vive, quelque chose qu’aucune œuvre de divertissement, dans aucun médium, n’a réussi depuis ce qui semble être une éternité.

La marche de l’année est une pratique (principalement trouvée en Suède) dans laquelle un rituel est effectué par le marcheur à travers lequel il aperçoit le futur. Cependant, cela a un coût élevé et rien ne garantit que le marcheur en sortira vivant.

Marchant dans une forêt à minuit, la neige recouvrant le sol autour de vous, vous vous retrouvez face à face avec les horreurs qui frappent ceux qui osent faire la marche de l’année : Les Veilleurs, des esprits tordus et avides, qui exigent leur sacrifice pour vous montrer ce qui est à venir. Plus vous avancez, plus ces rencontres deviennent viles et perturbantes, avant que vous n’entriez finalement dans l’église et voyiez votre destin.

C’est là que le jeu se termine pour la première fois, mais c’est également le point où le jeu commence réellement. Jusqu’à ce point, vous avez été bousculé à travers cette histoire avec peu d’explications ou de raisons. C’est artistiquement brillant et effrayant, certes, mais en même temps largement déconnecté et sans réel but, destiné à alarmer mais finalement manquant de substance. Ce n’est que lorsque vous commencez à marcher à nouveau et que le rideau est tiré que les pièces s’assemblent et que la véritable signification de vos circonstances devient claire. De manière terrifiante.

Year Walk est un maître dans ce qu’il essaie d’être. Il ne révèle rien et vous laisse errer dans le noir pendant un bon moment, ce qui le rend encore plus inquiétant lorsqu’il finit par étaler ses cartes sur la table. L’utilisation experte du folklore suédois lie son monde au nôtre alors qu’il tente de briser le quatrième mur en tissant ensemble la fantaisie et l’horreur psychologique dans un récit bref mais immensément captivant. Si vous êtes arrivé jusqu’ici, vous avez probablement réalisé que je n’en ai pas trop dit sur le jeu tout simplement parce que je ne veux pas vous spoiler.

C’est entièrement intentionnel, car dire ce qui rend Year Walk si brillant serait de gâcher complètement l’expérience. Non, c’est une marche que vous devez entreprendre vous-même, bien que je vous promette que vous ne le regretterez pas.